Société branchée : quelle place pour les seniors ?

Depuis plusieurs années déjà, nous constatons que le portrait des aînés d'aujourd'hui est bien différent de celui de leurs prédécesseurs : l'environnement et le contexte sociopolitique actuel font en sorte que nos aînés vivent la retraite dans des contraintes et des réalités bien particulières et fort différentes...
Les médias n'hésitent plus à traiter de front les défis que leur adaptation à un monde en constante mutation pose aux personnes du "troisième âge". Non seulement les aînés sont de plus en plus nombreux et actifs au sein de la société mais, surtout, ils sont davantage "connectés" aux technologies devenues incontournables.

Le portrait d'utilisation par les personnes dites "âgées" des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) devient donc un angle de recherche sociologique particulièrement intéressant. Incidemment, le nombre de personnes faisant partie du troisième âge augmente rapidement, simultanément à leur intérêt des TIC.

À la retraite, les liens professionnels le plus souvent coupés, les liens familiaux parfois distendus, cet état de fait contribue à l'isolement des personnes âgées. Par ailleurs, les grands-parents demeurent le plus souvent exclus de la cellule familiale en raison de leur éloignement géographique (les cas d'habitations intergénérationnelles sont rarissimes), ce qui réduit les possibilités de transfert intergénérationnel. Et pourtant, par une utilisation créative des TIC, ces mêmes grands-parents parviennent à compenser cet isolement forcé.

Mais qui sont ces aînés et quels rapports entretiennent-ils avec les nouvelles technologies ?

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les aînés "branchés" font une utilisation diversifiée et parfois intense des outils technologiques qu'ils ont choisis. La culture informatique qu'ils en retirent leur permet, non seulement de mieux communiquer avec leurs enfants et petits-enfants, mais aussi de réduire du même coup le fossé générationnel qui empêche trop souvent le transfert intergénérationnel. Gardons-nous pourtant de généraliser la réalité de ces aînés branchés à l'ensemble de la population du troisième et du quatrième âges car, au sein de cette population,existent de grandes disparités, voire un fossé qui se creuse, entre les personnes utilisant les TIC et celles qui n'ont pas d'accès ou peu d'accès à ces nouvelles formes de communication...

Aussi notre objectif est-il de réfléchir aux apports positifs que procure l'utilisation de l'informatique et des TIC, notamment pour briser l'isolement, pour maintenir l'activité intellectuelle, pour garder un lien avec l'actualité et les débats de société. Considérant l'utilisation que font les aînés des nouvelles technologies et, plus particulièrement le rôle qu'elles peuvent jouer dans le transfert intergénérationnel au sein de la cellule familiale par le biais de la médiation technologique, nous estimons qu'il est nécessaire de former ces mêmes aînés à l'usage des technologies de l'information et de la communication.        

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